Un classement absurde et néfaste
Renards, fouines, martres, belettes, corneilles noires, corbeaux freux, étourneaux sansonnets, pies bavardes, geais des chênes : ils sont 4 mammifères et 5 oiseaux présents dans le milieu naturel en France à être classés sur la liste des ESOD, « Espèces susceptibles d’occasionner des dégâts », au niveau départemental par arrêté ministériel. À noter que les sangliers, lapins de garenne et pigeons ramiers peuvent être classés comme tels par arrêtés préfectoraux, ce qui permet aux chasseurs de garder la main sur la « gestion » de ce « gibier » privilégié.
En grande partie grâce à l’acharnement juridique de l’ASPAS, ce terme de « nuisible » a définitivement disparu des textes en 2018, remplacé par « susceptible d’occasionner des dégâts ». Mais dans les faits, rien n’a changé, puisque ce classement permet l’abattage sans quota de milliers d’animaux par tir, piégeage et déterrage. Si l’on se fie aux bilans de piégeage réalisés au cours de la saison 2015-2016, plus de 2 millions d’animaux sauvages pourraient être à nouveau tués par piégeage !
L’ASPAS s’oppose à la destruction illimitée de nos espèces animales autochtones. En plus d’être inutiles, ces abattages portent atteinte aux équilibres écosystémiques (destructions en période d’élevage des jeunes, etc.), et sont à l’origine de grandes souffrances (pièges non sélectifs et mutilants, déterrage pour le renard, etc.).
L’ASPAS DEMANDE EN URGENCE
- l’interdiction du déterrage du renard
- le retrait de la belette de cette liste
- la reconnaissance du rôle bénéfique de toutes ces espèces dans les écosystèmes et vis-à-vis des activités humaines
- une refonte de la procédure de classement qui est une instruction à charge menée par les chasseurs et dont les données sont invérifiables
- l’interdiction de tuer ces espèces pour satisfaire les intérêts liés à la chasse
- la mise en œuvre de méthodes alternatives à la destruction pour toutes les espèces
- l’interdiction de tuer ces espèces en dehors des zones où se trouvent des activités sensibles à leur présence
Selon la loi, une espèce peut être classée « susceptible d’occasionner des dégâts » dans un département pour protéger la santé et la sécurité publiques, la faune et la flore sauvages, certaines activités économiques et la propriété en général. Mais ces classements sont fondés sur des données invérifiables fournies par les chasseurs. Il est temps de recentrer les réflexions sur les moyens techniques à développer pour protéger efficacement et dans la durée certaines activités, plutôt que de privilégier le recours au fusil, facile mais inutile et dénué de toute éthique !
Dans cette logique d’opposition, le service juridique de l’ASPAS saisit la justice pour faire déclasser certaines espèces notamment les petits prédateurs. Depuis 1993, les actions juridiques de l’ASPAS auraient permis de sauver plus d’1 millions d’animaux sauvages.
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