Mis à jour en Juillet 2020.

L’ASPAS dénonce ces « tirs d’été » qui concernent les chevreuils, mais également les renards, daims et sangliers, autorisés sur la seule volonté des préfets en application de l’article R. 424-8 du code de l’environnement.

Les préfets n’ont même pas l’obligation de motiver leur décision, la seule volonté de répondre aux attentes des chasseurs peut guider leur choix.

Pourtant, les tirs d’été exercent une pression cynégétique insoutenable pour les populations sauvages concernées.

Dès lors que des tirs d’été du chevreuil ou du sanglier sont autorisés, le renard pourra être chassé dans les mêmes conditions que ces espèces. De telles autorisations permettent aux chasseurs de tirer le renard avant l’ouverture de la chasse alors que cette espèce subit déjà trop de persécutions : chasse à courre jusqu’à fin mars, déterrage et piégeage toute l’année.

Ces tirs d’été vont inévitablement perturber d’autres espèces dont la chasse n’est pas encore ouverte, ou encore des espèces protégées, et alors que les jeunes ne sont pas encore sevrés.

Ces tirs d’été augmentent lourdement et de manière inacceptable les risques d’accidents de chasse impliquant des non-chasseurs. Ces derniers n’auront en effet que très peu de mois pour se promener en pleine nature sans être inquiétés. Une telle décision est inéquitable et va à l’encontre de tout impératif de sécurité publique dont le préfet est pourtant le garant.

Ce qui devait rester une exception est aujourd’hui la règle puisque la quasi-totalité des départements autorisent désormais systématiquement ces tirs chaque année.

Pour savoir si les tirs d’été sont autorisés dans votre département, le seul moyen est d’être à l’affût de la publication de l’arrêté d’ouverture et de clôture de la chasse publié chaque année au Recueil des actes administratifs, ou de contacter directement la Direction départementale des territoires qui adopte cet arrêté.

La voie contentieuse ne nous semble pas assez efficace aujourd’hui pour dénoncer utilement ces tirs. Nous avons davantage d’espoir auprès de nos représentants. C’est pourquoi nous demandons l’interdiction de chasser les mammifères pendant la période de reproduction et de dépendance des jeunes, à l’instar de ce qui existe déjà pour les oiseaux à l’article L. 424-2 du code de l’environnement. Cet article a failli être modifié dans ce sens lors de l’adoption de la loi dite « biodiversité » de août 2016. Nous continuons donc notre travail de sensibilisation du public et de nos représentants politiques.