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Un peu de justice pour Zack, chien tué par un piège à ragondin 

Le 15 septembre 2025, un agriculteur a été condamné pour avoir tendu, illégalement, un piège en X qui avait provoqué l’agonie puis la mort de Zack en avril dernier à Meillac (35). L’ASPAS s’est portée partie civile dans cette affaire.  

Dimanche 27 avril 2025, Marc et Claire se promenaient sur un petit chemin communal à Meillac (35), accompagnés de leur chien, un labrador retriever de 16 mois, tenu en longe. Tout à coup, alors qu’il fouillait dans un roncier, Zack a hurlé de douleur : un piège en X, destiné à un ragondin, s’est refermé sur lui ! 

Ses propriétaires, qui ont immédiatement accouru pour tenter de le libérer, n’ont hélas pu qu’assister avec effroi à sa lente et douloureuse agonie, ce piège soi-disant “tuant” étant impossible à désarmer sans l’outil dédié… Lorsque Marc, parti chercher une scie à métaux, est revenu sur les lieux de la tragédie, c’était déjà trop tard : Zack est mort asphyxié après avoir enduré 30 minutes de souffrances terribles… 

Les pièges en X font partie de la panoplie des piégeurs pour “détruire” les animaux sauvages classés “susceptibles d’occasionner des dégâts”. Mais leur utilisation obéit à une réglementation stricte : le piégeur doit être agréé et avoir suivi une formation obligation, le piège doit être numéroté, homologué, déclaré en mairie, et surtout, il doit être placé à plus de 50 mètres des chemins ouverts au public.       

L’ASPAS dénonce depuis toujours ces instruments barbares qui sont censés tuer l’animal sur le coup. Non seulement ils ne tuent pas toujours, mais ils ne sont pas non plus sélectifs : chiens, chats, mais aussi espèces protégées peuvent tout à fait se faire attraper…  

Dans le cas de la mort de Zack, une enquête de la gendarmerie de Combourg a permis d’identifier l’agriculteur-piégeur et de constater plusieurs irrégularités. Malheureusement seules deux infractions ont été retenues par le juge d’instruction : 

  • Emploi de piège par une personne non agréée pour la destruction d’animaux nuisibles ;
  • Chasse à l’aide d’un engin, instrument, mode ou moyen prohibé 

Marc et Claire, qui se sont indignés que la souffrance de Zack n’entre pas en ligne de compte et ne fasse pas l’objet de poursuites, ont pu compter sur le soutien de l’ASPAS et de l’association Stéphane Lamart, toutes deux parties civiles dans cette affaire.  

Jugé le 15 septembre 2025 en composition pénale (sans audience, donc), l’agriculteur a écopé d’une simple amende pénale de 800 euros. Il devra également verser 500 euros à chacune des trois parties civiles (ASPAS, S. Lamart et les propriétaires de Zack).  

Si l’ASPAS salue la reconnaissance par le parquet des 1500 euros de dommages et intérêts (fait plutôt rare dans ce type d’affaires), il est certain que Claire et Marc ne trouveront pas la paix par cette décision de justice. D’autant plus qu’il n’y a pas eu d’audience publique leur permettant de se confronter au piégeur, comme ils ont pu le constater en se rendant au palais de justice de Saint-Malo, le 15 septembre, en compagnie de notre délégué d’Ille-et-Vilaine.  

Rien ne ressuscitera Zack, hélas. Mais nous pouvons éviter d’autres tragédies du même genre, en faisant interdire une bonne fois pour toutes ces pièges ultra-dangereux disposés par dizaines de milliers entre champs et marais partout en France ! Certains pièges totalement archaïques et maintes fois décriés par l’ASPAS ont déjà été interdits au cours des dernières décennies en France (pièges à mâchoires, pièges noyants, pièges à assommoir, etc.)… Aux suivants !   

Photo d’en-tête © DR