Un animal victime des traditions
Alors que le blaireau est protégé dans de nombreux pays européens, il peut être chassé durant neuf mois et demi par an en France, alors même que nous n’avons aucune connaissance précise des effectifs de sa population. Le blaireau est une espèce chassable, qui peut être légalement tué par tir de mi-septembre à fin février, et par vénerie sous terre de mi-septembre à mi-janvier. Mais dans de nombreux départements français, il « bénéficie » d’une période de vénerie sous terre complémentaire dès le 15 mai, ce qui ne lui laisse que deux mois et demi de répit. Certains préfets prévoient en outre des abattages supplémentaires en ordonnant des battues administratives injustifiées.

Le blaireau est inscrit à l’annexe III de la Convention de Berne dont la France est signataire, ce qui l’oblige à être vigilante quant aux atteintes portées à cette espèce. Or il n’existe aucune étude fiable sur les effectifs de blaireaux et les impacts de la chasse sur sa conservation dans l’Hexagone. La chasse sous terre intervient en période de dépendance des jeunes blaireautins, ce qui est catastrophique pour cette espèce à faible taux de natalité. Ce statut apparaît contraire aux engagements internationaux de la France et au code de l’environnement qui interdit de détruire « les portées ou petits de tous les mammifères dont la chasse est autorisée ».
L’ASPAS conteste en justice les décisions ordonnant des battues administratives et prolongeant la période de vénerie sous terre du blaireau. Elle demande la fin du déterrage, un loisir brutal et injustifié, incompatible avec la reconnaissance des animaux comme êtres sensibles, et indigne d’un pays qui se prétend « civilisé ». L’ASPAS travaille à la reconsidération du statut juridique du blaireau avec la mise en place de mesures de protection strictes.
Le blaireau fait l’objet d’une chasse particulièrement cruelle, malheureusement encore autorisée en France : le déterrage ou vénerie sous terre. L’arrêté du 18 mars 1982 relatif à l’exercice de la vénerie définit la vénerie sous terre comme le fait de « capturer par déterrage l’animal acculé dans son terrier par les chiens qui y ont été introduits. »
En 2019, une modification de cet arrêté prétend éviter la « souffrance inutile » de l’animal (mais existe-t-il des souffrances « utiles » ?) en interdisant les morsures et la capture des blaireaux par les chiens envoyés dans le terrier. Or, dans les faits, il est impossible d’empêcher les chiens, mus par leur instinct, de mordre les blaireaux.
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