Aucune urgence à sauver l’unique louve du Lot, selon la justice

Saisi par l’ASPAS, le tribunal administratif de Toulouse n’a finalement pas retenu l’urgence de sauver l’unique louve présente dans le département du Lot, menacée par 13 autorisations de tirs de défense… Reste la décision sur le fond, qui sera rendue dans quelques mois. 

Dans son ordonnance du 27 mars 2023, le juge des référés rejette en bloc notre demande, estimant que « l’espèce lupine est en bon état de conservation dans l’aire de répartition, qui ne saurait se limiter au seul département du Lot ».

Partant de ce constat, le tribunal a estimé qu’il n’y avait aucune urgence à accéder à notre demande de suspendre les tirs de défense, et qu’il n’y avait donc pas lieu, à ce stade, de se prononcer sur la légalité des arrêtés contestés par l’ASPAS.

Avec une population estimée à seulement 921 individus sur l’ensemble du territoire français, les loups sont pourtant loin d’être considérés comme « en bon état de conservation » par l’Union internationale pour la conservation de la nature (UICN), qui, en partenariat avec l’Office français de la Biodiversité (OFB), le Muséum National d’Histoire Naturelle et la Société française pour l’étude et la protection des mammifères, classe les loups sur la liste des espèces menacées en France.

Et maintenant ?

L’ASPAS continuera de plus fort à soutenir le recours principal (dit « au fond ») contre ces tirs de défense, qui sera examiné dans quelques mois. Il est à espérer que les éleveurs, au lieu de recourir aux tirs dérogatoires qui leurs sont accordés, choisissent plutôt de renforcer la protection de leurs troupeaux (mesures de protection qui sont désormais financées par l’Etat dans le Lot) pour dissuader la louve de toute nouvelle prédation, seule solution efficace dans le temps.

Se prémunir efficacement des attaques tout en acceptant la présence du loup, c’est maintenir une activité agricole tout en permettant à l’espèce Canis lupus de poursuivre sa colonisation dans des zones naturelles dépourvues de grands prédateurs qui, par leur rôle de régulateurs naturels, sont les garants d’une biodiversité riche et équilibrée.

Stop aux tirs de loup : sachons cohabiter avec la faune sauvage !

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