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Audun-le-Tiche réduit les jours de chasse pour ramener la sérénité en forêt
À partir du 1er février 2024, la chasse sera interdite le mercredi et le dimanche matin sur 80 hectares de la forêt communale d’Audun-le-Tiche, une petite ville située au nord-ouest de la Moselle, à la frontière avec le Luxembourg. L’initiative, qui vise à limiter les heurts entres chasseurs et promeneurs mais aussi à protéger la faune, a été portée par Gautier Berera, Maire-Adjoint à l’environnement, avec l’aide du guide « Maires et chasse » édité par l’ASPAS. Il répond à nos questions.
Quelles sont les raisons qui vous ont poussé à prendre des mesures pour limiter la chasse ?
Les heurts qu’il peut y avoir entre les chasseurs et les promeneurs. C’est une manière de se réapproprier la forêt de façon sereine et en toute quiétude pour les citoyen.ne.s et d’apaiser tout ce petit monde. Je pense que le débat national sur la journée sans chasse est légitime, nous voyons que c’est possible localement lorsque le dialogue est ouvert. De plus, ces mesures permettent à notre faune locale de « souffler un peu ».
Quelles restrictions avez-vous prises exactement ? Sur quelles parties de la commune ?
Les mesures concernent des journées sans chasse chaque semaine (mercredi entier et dimanche matin) sur plus de 80 hectares du territoire chassable communal. Sur ces parcelles forestières passe un chemin très prisé des marcheurs et des sportifs, appelé « La borne de fer » (10km, inscrit aux chemins de promenade du département). Nous avons également préconisé dans les mesures de réduire les espèces chassables à uniquement 5, principalement les espèces qui font l’état d’arrêtés préfectoraux (sangliers, chevreuils, corbeaux freux, corneilles noires et pigeons ramiers).
Comment la population a-t-elle accueilli ces mesures ?
La population a très majoritairement bien accueilli cette mesure d’apaisement des forêts. Les citoyens comme les chasseurs ont été mis dans la boucle en étant représentés lors des négociations, ce qui a permis d’aboutir à un compromis mettant toutes les parties d’accord. Les amis des animaux également se réjouissent de ces mesures qui vont dans le bon sens.
Comment avez-vous eu connaissance du guide « Maires et chasse » de l’ASPAS ?
Il m’a été transmis par un jeune militant écologiste, Victor Noël, notamment la partie consacrée à la réglementation spécifique liée à l’Alsace-Lorraine.
En quoi ce guide vous a t-il été utile ?
Le guide ASPAS m’a été utile puisque nous ne savons pas toujours ce qui est possible de faire en matière de réglementation de chasse. Ni quel protocole adopter afin de mettre en place ces mesures. Ce guide m’a montré qu’en Moselle, il était possible d’infléchir sur la temporalité ou sur les lieux chassés et qu’en accord avec un vote du conseil municipal, ces mesures prendraient effet. Dès lors, j’ai profité du renouvellement des baux de chasse communal pour mettre ces mesures en place tout en les faisant voter préalablement par une commission, et accepter par la chasse communale. La DDT* a également finalisé cette aide en nous expliquant qu’il suffisait de faire un avenant au contrat de bail.
*DDT : Direction départementale des territoires, service de l’Etat sous l’autorité de la préfecture
Photo d’en-tête : © DR