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Diffamation : les chasseurs perdent leur procès contre l’ASPAS

Ils posaient tous sourires avec leurs fusils aux côtés d’un cadavre de léopard, de crocodile, de lion, d’antilope… En juillet 2019, des photos ont commencé à circuler sur les réseaux sociaux montrant les exploits cynégétiques de deux gérants d’un magasin Super U dans le Rhône, générant une vive vague d’indignation allègrement relayée par les médias.

Devant l’ampleur de la polémique, les deux chasseurs ont pris la décision de quitter la direction de leur supermarché pour se lancer dans un autre projet… Une démission qui avait à l’époque profondément choqué Willy Schraen, le patron de la Fédération Nationale des Chasseurs (FNC), au point qu’il a multiplié les actions en justice pour porter secours à ces deux adeptes de safaris-chasse en Afrique (la version luxueuse des enclos de chasse français).

Outre une plainte déposée contre l’entreprise mère Système U, la FNC a également attaqué l’ASPAS devant le tribunal judiciaire de Valence, en réclamant à notre association pas moins de 30 000 euros “à titre de dommages et intérêts en réparation de l’atteinte portée aux intérêts moraux et aux droits fondamentaux des chasseurs qu’elle représente” !

Motif ? Des propos concernant la pratique du “name and shame” (nommer pour dénoncer) tenus par l’ASPAS lors d’une interview accordée au journal Le Parisien, publiée le 11 juillet 2019.

Le 19 décembre 2023, plus de quatre ans après les faits et deux ans après un premier jugement déjà favorable à l’ASPAS, la Cour d’Appel de Grenoble a rendu son verdict : rejetant la demande des chasseurs, le juge estime que “les propos” tenus par l’ASPAS “ne sont ni injurieux ni diffamatoires (…). Ils n’apparaissent pas non plus excessifs s’agissant de répondre à une interview et d’exprimer une opinion sur la pratique du ‘name and shame’ à l’encontre de chasseurs d’animaux protégés, dans le cadre d’un débat démocratique. (…) Il convient donc de débouter la fédération nationale des chasseurs de sa demande d’indemnisation.”

La Fédération nationale des chasseurs est en outre condamnée à verser à l’ASPAS la somme de 2 000 euros.