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Les champignons, comme n’importe quel « fruit », appartiennent au propriétaire du sol1. Les « fruits » au sens du code civil représentent tout ce qui est produit par le sol : cerises, châtaignes, fraises des bois, myrtilles… et même les fleurs et le bois mort. Cueillir des champignons sans l’autorisation du propriétaire est alors un vol ! Les peines diffèrent2 selon le volume de la récolte. Moins de 10 litres : jusqu’à 750 € d’amende, au-delà (et pour une seule truffe !) : jusqu’à 45 000 € et 3 ans d’emprisonnement. Il est donc indispensable, avant tout expédition, que le cueilleur sache où il se rend.

S’il s’agit d’une propriété privée, il doit impérativement respecter les clôtures et les éventuels panneaux « propriété privée », « défense de pénétrer », et bien sûr « cueillette champignons interdite ». Mais même sans de tels aménagements, il lui appartient de se renseigner pour savoir si le propriétaire autorise la cueillette chez lui. 75 % de la forêt française est privée, le cas de figure est donc très fréquent.

S’il s’agit de forêts publiques (domaniales, départementales ou communales), on a le droit de cueillir, sans autorisation (sauf réglementation locale contraire), jusqu’à 5 litres de champignons par jour, mais aucune truffe ! Au-delà, les sanctions précitées sont applicables.

Il peut enfin s’agir de la forêt privée d’une commune. Dans ce cas précis, ses habitants ont un droit acquis d’y cueillir les champignons3, mais le droit peut être organisé ou limité par décision municipale. Notez que dans les parcs nationaux ou régionaux et les zones protégées, une réglementation plus stricte peut exister, quel que soit le statut du terrain.

Il convient de savoir parfaitement identifier les comestibles, mais aussi ceux protégés, comestibles ou non, dont la cueillette peut être interdite ou limitée. Il n’existe pas de liste nationale de champignons protégés mais chaque préfet peut si besoin en définir une par arrêté, alors affiché en Mairie.

Enfin, pour préserver la reproduction de l’espèce, il ne faut pas piétiner la zone, ni arracher le pied du champignon mais le couper à sa base.

1 Art. 547 du code civil.

2 Art. R. 163-5 et L.163-11 du code forestier.

3 Art. 542 du code civil