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L’ASPAS au secours d’une flopée d’oiseaux en Martinique !  

Pluviers, tournepierres, bécassines, courlis, moqueurs, fuligules… Le 24 avril dernier, la justice a accordé une belle victoire à de nombreuses espèces d’oiseaux présentes sur l’île dont plusieurs sont en très mauvais état de conservation.  

Les préfectures ont (trop) souvent tendance, hélas, à suivre les intérêts des chasseurs, mais l’acharnement juridique de l’ASPAS finit souvent par payer ; qu’on se souvienne du feuilleton de la grive à pattes jaunes et du pigeon à couronne blanche, deux espèces sauvées des fusils en Guadeloupe après… 6 ans de bataille judiciaire !

Dans l’île voisine de la Martinique, le vent semble là aussi doucement tourner à l’avantage d’autres oiseaux menacés, pour lesquelles l’ASPAS et d’autres associations se battent depuis maintenant 2 ans : après deux premières victoires (4 octobre 2021 et 21 septembre 2022) qui avaient permis de sauver en urgence de nombreux oiseaux, le tribunal administratif a définitivement annulé* les arrêtés du 19 juillet 2021, du 7 décembre 2021 et du 19 juillet 2022 portant sur l’ouverture et la clôture de la chasse en Martinique pour les campagnes 2021-2022 et 2022-2023.   

Ces arrêtés sont annulés d’une part en tant qu’ils autorisaient la chasse de treize limicoles  (pluvier bronzé, pluvier argenté, tournepierre à collier, petit chevalier à pattes jaunes, grand chevalier à pattes jaunes, bécassin roux, bécassine de Wilson, maubèche des champs, chevalier semipalmé, bécasseau à échasses, bécasseau à poitrines cendrée, courlis corlieu, barge hudsonienne) et onze anatidés (sarcelle à ailes bleues, canard d’Amérique, canard colvert, canard pilet, canard chipeau, canard souchet, sarcelles à ailes vertes, dendrocygne fauve, dendrocygne à ventre noir, fuligule à collier, petit fuligule) alors que la décision de la chasse de ces espèces n’aurait pas due revenir à la préfecture mais au ministère (question de procédure), et d’autre part en tant qu’ils autorisaient la chasse du pigeon à cou rouge, du moqueur grivotte et du moqueur corossol, faute de données suffisantes démontrant la bonne conservation de ces espèces.  

* Recours porté par l’ASPAS, la LPO, AEVA, AMAZONA, ASFA et Le Carouge

Télécharger la décision (PDF)

Photo d’en-tête : Maubèche des champs © Diana Robinson / Creative Commons