Articles récents
Sangliers : victoire contre la chasse à la moissonneuse-(ra)batteuse !
Saisi par l’ASPAS, le Conseil d’État annule la possibilité pour les chasseurs de tirer sur des sangliers en pleine récolte agricole. La chasse de ces animaux reste en revanche hélas autorisée 12 mois sur 12…
Le 16 juin 2025, le Conseil d’État a rendu ses décisions dans les deux recours que l’ASPAS avait déposés contre un arrêté ministériel et un décret en date du 28 décembre 2023, qui autorisent et facilitent la chasse aux sangliers à des périodes jusque-là interdites, et par des moyens particulièrement contestables.
Si le juge rejette plusieurs de nos demandes, il nous donne raison sur un point : la disposition qui permettait aux chasseurs de tirer sur les sangliers autour des parcelles agricoles en cours de récolte. Cette mesure était particulièrement vicieuse puisque, si le prévoit l’interdiction pour la chasse “de tout engin automobile, y compris à usage agricole”, le Ministère avait trouvé la parade, en décrétant que “cette disposition ne fait pas obstacle au tir, depuis un poste fixe matérialisé, du sanglier autour des parcelles agricoles en cours de récolte”…!
En clair, avant que le Conseil d’État ne suive l’ASPAS sur ce point, il était possible de sortir la moissonneuse-(ra)batteuse pour pousser des animaux réfugiés dans un champ de maïs en direction d’une ligne de tireurs, ce qui, en plus de représenter un acte intolérable envers des sangliers terrorisés en pleine saison d’élevage des jeunes, posait aussi évidemment de sérieux problèmes de sécurité publique !
Place aux solutions alternatives à la chasse !
S’il n’est pas question de nier les dégâts que peuvent provoquer les suidés sur les cultures (en particulier le maïs dont ils raffolent), l’ASPAS pointe surtout du doigt la gestion calamiteuse de l’espèce sanglier par certains chasseurs et leur part de responsabilité dans l’augmentation des populations. Plutôt que de continuer à faire aveuglément confiance à ces pompiers-pyromanes qui font du sanglier un véritable « business », l’État devrait plutôt privilégier, autant que possible, des méthodes alternatives à la chasse pour permettre une régulation naturelle des sangliers (battues de décantonnement, interdiction de l’agrainage qui stimule la reproduction, maintien des trames vertes, politique promouvant le retour naturel du loup, etc.), tout en renforçant les mesures de protection des cultures (clôtures électriques, répulsifs naturels, etc.).
Protégeons nos cultures, protégeons la nature : sachons cohabiter avec le sauvage !
© Photo d’en-tête : Fabrice Cahez