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J’ai vu des cadavres de corbeaux suspendus à des bâtons. Est-ce légal ?

En effet, certains agriculteurs utilisent des cadavres de corbeaux (ou de corneilles ou de pies) comme épouvantails, pendus à un bâton ou à une branche d’arbre, pour effaroucher les autres corvidés…

Malheureusement, cette pratique n’est pas interdite en soi, à moins que les espèces en question ne soient protégées. Or c’est loin d’être le cas des corbeaux qui font au contraire partie des espèces pouvant être classées « susceptibles d’occasionner des dégâts » (expression qui a remplacé  « nuisibles »). Outre le fait d’être chassés pendant la saison, ces corvidés peuvent être « détruits » toute l’année par piégeage par tout propriétaire, et par tir des lieutenants de louveterie.

Le phénomène des cadavres de corvidés exposés dans les champs n’est pas nouveau, mais il semble prendre une ampleur inégalée, suscitant à juste titre un grand émoi. En effet, leur découverte par le promeneur est d’autant plus désagréable que les corps d’oiseaux sont volontairement exposés dans une posture inhabituelle, telle qu’après avoir été tirés au fusil, ou dans une posture d’alarme, prêt à l’envol.

Pourtant, rien ne prouve l’efficacité de cette pratique, d’autant plus que d’autres répulsifs visuels peuvent être utilisés pour protéger les cultures : tout matériau ayant l’avantage de miroiter au soleil et de provoquer des sons inhabituels ferait bien mieux l’affaire. Il existe en outre un CD audio spécialement conçu pour effaroucher les corvidés.

Comment agir ?

N’hésitez pas à écrire au maire de la commune concernée par de telles pratiques, car une telle scène ne donne pas une belle image de la ville et de ses habitants. Si cela vous semble possible, essayez de sensibiliser les habitants et notamment les agriculteurs au rôle que jouent les corbeaux et autres corvidés en tant que prédateur d’espèces qui ravagent les récoltes (mulots, hannetons, etc.).

De son côté, l’ASPAS continue de contester les listes d’espèces classées « susceptibles d’occasionner des dégâts » devant les tribunaux. Pour nous aider, cliquez ici.

Vous êtes témoins de telles mises en scène macabres près de chez vous ? N’hésitez pas à nous partager vos photos et vidéos à l’adresse temoignage@aspas-nature.org 

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© Photos d’en-tête : DR